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Mars
La BIP – brigade d’interventions poétiques
Par Pascal Beauchamp • Publié le 10/03/2016
 

“Si la poésie ne vous aide pas à vivre,faites autre chose…”
(Pierre Seghers)   

Les Brigades d'Intervention Poétiques passent à l'assaut !

A l’occasion du Printemps des Poètes, semaine dédiée à la poésie qui a lieu chaque année en mars, l’école est envahie d’escouades de jeunes poètes qui interviennent de manière impromptue dans les écoles à grand coup de… poèmes! Leur nom : les Brigades d’Intervention Poétiques, des jeunes filles et des jeunes garçons déterminés à faire vivre la poésie là où on ne l’attend pas.

Mercredi, école élémentaire Henri WALLON. Au beau milieu d’un cours d’une classe, on toque à la porte. Deux personnes pénètrent dans la classe et récitent des poèmes. Effet de surprise garanti : les élèves en restent bouche-bée. D’autant plus que l’enseignant ne semble pas choqué par cette intrusion. Non seulement, il ne leur demande pas de rebrousser chemin, mais il écoute, lui aussi.

Un poème plus tard, les deux poètes repartent, non sans avoir laissé les textes des poèmes en question. Et le professeur reprend son cours comme si de rien n’était. Les membres de la Brigade d’Intervention Poétiques (ou "B.I.P.") ont frappé. De classe en classe et d’école en école, ils parcourent la ville pour commettre leurs "méfaits".

Les Brigades d'Intervention Poétiques ont été inventées en 1998 suivant une idée de Christian Schiaretti, metteur en scène et directeur de la Comédie de Reims, et Jean-Pierre Siméon, poète et directeur artistique du Printemps des Poètes. Leur objectif : réinsérer la poésie dans le quotidien. Et, dans ce cadre, offrir à des jeunes élèves le poème "nu", dépouillé des commentaires savants et des métadiscours dans lesquels l’école l’a trop souvent enfermé. Pour ces militants, la poésie n’est pas l’objet d’un savoir mais d’une expérience. La poésie respire, vit, se vit. Elle est le plus beau terrain de jeu et d’expérimentation de la langue. Les poètes ne sont pas tous morts et leurs écrits ne se trouvent pas que dans des livres jaunis. Mais en France, la poésie se vend mal, contrairement aux Etats-Unis, à la Grèce, à la Russie, des pays où une tradition demeure. De toute façon, le poète ne s’achète pas…